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Compte-rendu

Débrief du Conseil du 28 janvier 2013

Le premier Conseil de l’année 2013 aura été assez nerveux, l’actualité étant dominée, comme chacun l’aura noté, par l’annonce de la fermeture d’une grande partie de ce qui restait de la sidérurgie liégeoise. Je fais ici, pour mémoire, un rapide compte-rendu pas du tout exhaustif des points qui m’ont semblé les plus marquants lors de ce conseil, rapportés depuis mon point de vue.

1. Installation du conseil communal des enfants. Pour entamer le Conseil, une quarantaine d’enfants, âgés d’environ 10 ans et élus pour deux dans les écoles située sur le territoire communal. Chacun des chefs de groupe étaient invité à prononcer quelques mots à l’attention des membres de ce conseil. L’occasion de se rendre compte qu’il est bien difficile de trouver un registre adapté à ce public tout en évitant les banalités d’usage sur la citoyenneté.

2. Interpellations. J’ai fait une interpellation sur la question de la pollution de l’air . J’ai essuyé une réponse assez laconique voire légèrement irritée de l’échevin Schroyen, qui estimait que cette intervention ne rentrait pas dans le cadre des interpellations et qu’il était impossible de me répondre dans le temps imparti.

3. Commissariat de Sainte-Marguerite. J’ai voté contre le point 2 du Conseil, qui prévoit la construction d’un nouveau commissariat de police au coin des rues Hocheporte et Agimont, pour trois raisons : 1) localisation trop excentrée dans la zone desservie (les quartiers de Glain et Burenville se retrouvent encore plus éloignés du premier poste de police, ce qui posera sans doute problème lors de certaines interventions d’urgence), 2) marché très défavorable à la dimension architecturale du projet (sélection d’équipe sur base de références techniques et non mise en concurrence de projets architecturaux) et 3) absence de toute considération, dans le projet de délibération, pour le Centre social (CSOA) qui occupe les lieux et dont j’ai rappelé les activités non négligeables qu’il organise de façon parfaitement bénévole.

4. Brochure « projet de ville ». Je me suis abstenu sur les points 13 et 14, concernant des marchés d’impression et de distribution de la brochure « projet de Ville », en raison du manque de dimension participative dans le dispositif retenu. Vote négatif d’Ecolo et du PTB.

5. Taxes. J’ai voté pour le point 18 concernant une augmentation des taxes sur le dépannage de véhicules et sur la force motrice. Vote négatif ou abstention des autres groupes de l’opposition.

6. SDER. J’ai voté pour le point 30 concernant l’avis de la Ville sur le Schéma de développement de l’espace régional (SDER), en raison de la défense de la fonction urbaine qui y est exprimée avec force. Dossier à suivre, qui appelle sans doute une intervention plus substantielle de notre part. Vote négatif d’Ecolo, bien argumenté. On y reviendra.

7. Logement à Droixhe. J’ai voté pour le point 31, qui prévoit la construction de 40 logements publics à Droixhe, malgré les critiques assez dures des autres groupes de l’opposition.

8. Règlement électoral HEL. J’ai voté en faveur du point 34 concernant la modification du règlement électoral de la Haute école de la Ville, après consultation de notre Commission Enseignement. Contrairement au précédent Conseil, lors duquel un règlement très litigieux a été voté concernant le ROI du Conseil social de la Haute école, dans ce cas-ci la motivation de fond semblait justifiée et une concertation a eu lieu en temps et en heure.

9. Marchés de voyages scolaires. Je me suis abstenu sur les points 35 à 40, concernant des marchés d’organisation de voyages scolaires pour les écoles de la Ville, en raison de l’absence d’un critère environnemental (qui pourrait favoriser le train face à l’avion dans certains cas, notamment).

10. Commissions du Conseil. La composition des commissions du Conseil a été approuvée. Je serai officiellement membre de la Commission du bourgmestre, de la Commission de la culture et de l’urbanisme et de la Commission des requêtes (et je compte en outre participer de façon régulière à celle de la mobilité et des finances, à celle de l’aménagement du territoire et du logement et, de manière moins régulière, à celle des travaux, à celle de l’instruction publique et à celle du budget).

11. Question orale. J’ai saisi l’occasion de poser une question orale concernant la question de l’art public et du design dans le cadre du projet du tram .

12. Motion ArcelorMittal. Après une première salve en début de Conseil, une discussion entre groupes a eu lieu pendant tout le Conseil pour tenter d’obtenir un consensus sur une motion concernant ArcelorMittal. Pour ma part, j’ai insisté pour que cette motion ne se limite pas au registre de la compassion et du volontarisme, mais contienne des éléments d’analyse des raisons qui ont mené à cette situation et donc des éléments permettant de les changer de manière structurelle. J’ai demandé à ce qu’on ne se focalise pas sur les agissements d’un individu très méchant qui ne tient pas sa parole, mais qu’on voie la situation comme le produit d’un système institutionnel dans lequel on a érigé le libre-échange sans limite sociale et environnementale en dogme absolu, organisé l’impuissance des gouvernements à mener une politique industrielle (voire simplement à disposer des outils nécessaires à peser dans une négociation avec un groupe multinational) et dans lequel on a décidé – c’est ce qu’on appelle l’austérité – de plonger dans la récession au nom de l’orthodoxie budgétaire, ce qui accélère aujourd’hui la désindustrialisation de l’Europe. In fine, j’ai conditionné mon vote à l’ajout de l’amendement suivant : « Le Conseil dénonce la politique d’austérité européenne, qui a ouvert un cycle de régression sociale et économique sur le continent, avec des conséquences dramatiques sur l’industrie ». Cet amendement a été rejeté par le MR, le CDH et le PS. Le PTB s’est abstenu au motif que la question est « hors sujet ». Seul le groupe Ecolo a voté pour. Par conséquent, je me suis abstenu sur cette motion.

À noter : plusieurs points sensibles, dont le 17 (convention avec la SRWT sur le tram) et le 55 (adoption du ROI du Conseil) ont été ajournés.

Par ailleurs, je note encore quelques points. La salle a été évacuée par le bourgmestre après que les interventions de certains échevins aient été huées par l’assistance. L’usage des réseaux sociaux (en particulier Twitter, avec le hashtag #ccliege ) aboutit quasiment à la constitution d’un Conseil bis sur le net, où des infos sont échangées, des positionnements rapportés, des votes annoncés, etc (au point qu’il devient indispensable de participer à ces échanges, ce que je fais). Le bourgmestre s’est montré assez irrité par cette pratique et je dois dire que je peux le comprendre : les effets de bord n’en sont pas négligeables. Peut-être faudrait-il envisager de proposer que tous les membres du Conseil s’abstiennent de twitter pendant le Conseil, au nom de la sérénité des débats. À discuter. Une tension se développe sur la fonction des commissions (qui travaillent à huis clos, pour rappel). Bon nombre de conseillers ont tendance à ne pas intervenir en Commission puis à faire de longues interventions en Conseil, là où le public et la presse sont présents (pratique qui limite évidemment l’intérêt des commissions). Pour ma part, je dois dire que j’ai déjà eu, à quelques reprises, l’impression que certaines de mes interventions en commission ont « inspiré » d’autres groupes politiques. Le travail préparatoire réalisé par les membres de VEGA s’avère des plus précieux. Les notes qui m’ont été communiquées m’ont permis d’être assez « fit » sur un grand nombre de points (pas encore tous, j’avoue que je suis parfois largué). Je suis convaincu que ce travail collectif sera payant.