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Interpellation

Rue Grétry : le Collège aura-t-il le courage de ses ambitions ?

Interpellation au Collège communal.

Monsieur le bourgmestre,

En 2011, lorsqu’ont été définis les itinéraires du plan « Wallonie cyclable », plusieurs mesures fortes avaient été envisagées, qui étaient susceptibles de rééquilibrer, dans certains lieux stratégiques, le partage de l’espace public. Parmi ces mesures, la création d’un espace réservé aux modes doux et au bus dans la rue Grétry — à l’exclusion, donc, des voitures —, devant l’important centre commercial qui se trouve à cet endroit, plus précisément à hauteur de la place Henriette Brenu. Cet aménagement permettrait de réserver la rue Grétry (au moins dans sa portion comprise entre le pont du Longdoz et le carrefour de la rue Natalis) à la desserte locale, aux modes doux et au transport public.

Quatre ans plus tard, la réalisation du Plan Wallonie cyclable a bien avancé, même si le niveau de qualité qui permettrait de parler d’itinéraires « structurants » — c’est-à-dire suffisamment bien aménagés pour que des enfants de 10 ans puissent y circuler en toute sécurité — n’est pas encore atteint. Le quartier du Longdoz sera l’un de ceux sur lesquels le travail va porter en cette année 2015.

Lors de la Commission communale consultative vélo (CCCV) qui s’est tenue ce mercredi 18 mars, le représentant du Collège a cependant fait état d’une volonté de différer la réalisation d’un aménagement ambitieux dans la rue Grétry, en invoquant notamment une nécessaire approche d’ensemble des questions de mobilité à Liège, les conséquences des travaux du tram ainsi que la nécessité de maintenir une fluidité suffisante du trafic sur la rive droite. Il a annoncé que la question de cette fermeture de la rue Grétry au trafic de transit sera examinée dans le cadre de la révision du Plan communal de mobilité (PCM).

Sans entrer ici dans le débat sur le tram (dont j’espère vivement qu’il pourra être réalisé, même si un nouveau retard dans le calendrier semble inévitable), il me semble que, précisément, au nom d’une approche d’ensemble de la mobilité, nous devons refuser une dualisation du territoire urbain central entre une rive gauche progressivement protégée de la circulation des voitures tandis que la rive droite devrait supporter une pression automobile toujours plus forte, au détriment de la qualité de vie de ses habitants et de l’accessibilité de ses services publics et entreprises.

Les quartiers situés le long de la Dérivation ont déjà vu la pression automobile augmenter très substantiellement au cours des dernières années, avec la réalisation des lourds travaux d’aménagement des quais de la rive gauche — dont je me réjouis qu’ils se terminent enfin.

La situation dans la rue Grétry est, au fil des années, devenue intenable à tous points de vue. Saturée de voitures, elle est irrespirable et peu plaisante à vivre pour ses riverains. Régulièrement embouteillée, elle est peu accessible pour les usagers de ses services et commerces. Les bus (5 lignes y passent : les 4, 17, 29, 33 et 35) y perdent régulièrement plus de 10 minutes et parfois beaucoup plus, ce qui réduit non seulement leur performance (et donc leur attractivité, ce qui aggrave par ricochet le problème d’engorgement) mais coûte aussi énormément d’argent à la collectivité. Quant aux vélos, enfin, c’est peu de dire qu’ils ont du mal à trouver leur place.

La proposition formulée en 2011 — une « écluse à bus » au milieu de la rue — semble apporter une réponse consistante à ces problèmes. Sa réalisation est simple et pourrait être mise en œuvre très rapidement, éventuellement même simultanément avec la réouverture des quais de la rive gauche de la Meuse. La présence d’un itinéraire de délestage aisé avec le boulevard dit « de l’automobile », rend cette mesure possible.

Je vous pose dès lors la question : pourquoi attendre ? Si l’on veut que le plan Wallonie cyclable soit à la hauteur des attentes qu’il a suscitées — ce qui n’est pas encore le cas —, il est nécessaire de marquer le coup sur les points noirs les plus problématiques. La rue Grétry fait partie de ceux-ci.

Je vous remercie pour votre réponse.

François Schreuer

Conseiller communal