Accueil > Au Conseil communal > Interpellations > Autopartage et stationnement riverain

Interpellation

Autopartage et stationnement riverain

Interpellation au Collège communal – Conseil communal du 23 janvier 2017

Monsieur le bourgmestre,

Nous sommes nombreux à le constater : l’usage excessif de la voiture individuelle porte gravement atteinte à la qualité de vie des habitants de la ville, en monopolisant l’espace public, en polluant l’air, en représentant un danger omniprésent pour les usagers dits « faibles », etc. Il est vital pour notre agglomération d’aller, sans plus tergiverser, vers une répartition plus équilibrée des modes de déplacement.

Dans un contexte où le territoire a été majoritairement organisé, depuis plusieurs décennies, en fonction de la mobilité automobile, la voiture individuelle reste cependant utile voire nécessaire pour bon nombre de foyers. Et l’on sait qu’une fois la voiture achetée — une dépense de tout premier plan, dans le budget des ménages —, il est tentant et même, dans certains cas, économiquement rationnel, de privilégier ce mode de déplacement, le coût individuel marginal de chaque petit déplacement étant perçu comme plus faible que celui des alternatives (souvent, bien sûr, moyennant un coût collectif très élevé).

Pour répondre à ce problème, pour permettre aux Liégeois qui en ont besoin de continuer à disposer d’une voiture tout en diversifiant leurs modes de déplacement, l’autopartage constitue sans nul doute une solution intéressante. Il peut prendre une forme institutionnalisée, par exemple avec Cambio, relever d’une société commerciale qui loue des véhicules, mais aussi s’organiser de façon informelle, à très petite échelle — au sein d’une famille ou d’un groupe d’amis, par exemple.

Pratiquement, l’autopartage se heurte cependant à différents obstacles, notamment dans l’usage du stationnement riverain. Si le règlement de la Ville permet en effet à chaque ménage d’obtenir jusqu’à trois (3 !) cartes de riverain, il ne permet pas à deux, trois ou quatre ménages partageant une voiture de garer celle-ci devant chez chacun d’entre eux. Cette situation doit, me semble-t-il, évoluer. Comme je redoute que vous objectiez du manque de faisabilité technique ou des risques de fraude, je signale que l’existence d’un contrat d’assurance établi au nom de plusieurs conducteurs, par exemple, permettrait d’attester du caractère partagé d’un véhicule.

Au-delà de cette mesure très simple, j’aimerais également suggérer que l’on réoriente globalement la politique de stationnement dans le but de promouvoir l’autopartage, en rendant plus facile ou moins coûteux le stationnement d’une voiture partagée. Il me semble que cet enjeu devrait être pris en compte dans le cadre du nouveau Plan communal de mobilité — j’en parle cependant ici car aucun espace de concertation n’a encore été ouvert à ce sujet, malgré des demandes récurrentes de la part de VEGA comme d’autres groupes du Conseil.

Je vous remercie, Monsieur le bourgmestre, pour la réponse que vous voudrez bien me faire.

François Schreuer

Conseiller communal