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Interpellation

Il faut une maîtrise publique du foncier à Bavière

Interpellation au Collège communal

Conseil communal du 5 septembre 2016

Monsieur le bourgmestre,

Dans une question écrite que je vous ai adressée le 18 avril dernier, je suggérais, au vu du caractère majoritairement public des fonctions envisagées sur le site, qu’une maîtrise foncière publique soit envisagée pour « Bavière ».

Dans la réponse que vous me faites, ce 26 août, vous m’indiquez que « le Collège communal préfère, par principe, détenir la maîtrise foncière plutôt que l’inverse », ce dont je me réjouis, tant il est vrai que la maîtrise foncière publique est, très souvent, un gage sinon une condition de réussite des grandes opérations urbaines mixtes, comme de très nombreux exemples nous le démontrent, en Belgique et à l’étranger.

Vous nuancez cependant immédiatement votre propos : « Cette position est cependant limitée par la capacité juridique et budgétaire à agir », avant d’indiquer que la Ville n’était pas en mesure d’agir seule.

Si je peux entendre qu’il soit difficile, dans l’immédiat, pour la Ville d’acquérir seule l’ensemble du terrain (quoique cette situation ne soit nullement une fatalité si l’on voulait bien se donner les moyens d’agir dans ce domaine), j’ai plus de difficultés à le croire s’agissant d’une action coordonnée des quatre acteurs publics impliqués jusqu’à présent dans le dossier, à savoir, outre la Ville, la Province (qui porte à la fois le projet d’une nouvelle bibliothèque et celui d’une extension de sa Haute école), la Région wallonne et le CHU.

Je souhaiterais dès lors que vous puissiez me démontrer que les pouvoirs publics ne payeront pas, au final, plus cher — voire beaucoup plus cher — pour l’acquisition du foncier par petits morceaux qu’ils ne payeraient l’acquisition préalable du site dans son entier.

Sachant que le projet actuel dépend, aux trois quarts, de la bonne volonté des pouvoirs publics, il me semble difficile de penser que ceux-ci ne sont pas en mesure d’orienter le projet dans le sens le plus favorable à l’intérêt public.

Cette maîtrise foncière publique permettrait aussi d’envisager une vision plus exigeante de devenir urbanistique du site. Que ce soit au plan des espaces publics, que ce soit au niveau de la mixité des fonctions, plus juxtaposées qu’autre chose, que ce soit au niveau de la disparition, dans le projet, d’un espace vert public, présent dans le projet précédent et dont la nécessité est pourtant évidente dans le quartier d’Outremeuse, que ce soit aussi au niveau des processus de sélection des projets d’architecture, le projet présenté au mois d’avril se caractérise, selon de très nombreux observateurs, par un manque d’ambition grave, sinon une véritable médiocrité. Nous ne pouvons l’admettre s’agissant d’un site aussi emblématique que celui de Bavière.

Plus largement, ceci appelle une fois encore à une action beaucoup plus décidée de votre part pour la mise en place d’un outil dédié à la maîtrise foncière des grandes opérations urbaines.

François Schreuer

Conseiller communal