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Entretien

« Pourquoi pas une union de la gauche ? », entretien à la DH

La Dernière Heure publie, ce jour, un entretien de votre serviteur, dû à Marc Bechet, dont voici la retranscription.

François Schreuer interpelle le ministre Di Antonio.

Bien avant de défendre les couleurs de Vega (Vert et à gauche) au conseil communal de Liège, François Schreuer s’était fait un nom sur la scène liégeoise. Ancien président de la Fédération des étudiants francophones, il est aussi l’un des fondateurs de l’association Urbagora. À l’époque déjà, il sollicitait le tram comme mode de transport structurant. Mais aujourd’hui, il plaide pour un autre tram. En attendant que la Région tranche, il a adressé une lettre au ministre Carlo Di Antonio, réclamant, in extremis, une modification du tracé…

Quel est le message contenu dans ce courrier ?

Le tram est une nécessité mais je suis convaincu du fait que la première ligne ne prendra pleinement sens que si elle s’intègre dans un schéma d’ensemble, associant tous les modes de transports.

À quoi pensez-vous ?

À une présence renforcée du vélo, à des parkings relais aux entrées de la ville et surtout à des gares intermodales entre le bus, le tram et le train. Au-delà de la prolongation de la ligne 1, il est aussi nécessaire de construire un second axe, perpendiculaire au premier, qui permettrait de desservir le plateau d’Ans et Saint-Nicolas et la rive droite. Enfin, il faut mettre en service un réseau express ferroviaire utilisant le remarquable réseau ferré dont dispose l’agglomération.

La ligne 1 serait quand même un bon début…

La première ligne de tram compromet gravement la possibilité de réaliser à l’avenir des développements essentiels. Elle complique fortement l’implantation de cette deuxième ligne. Le choix d’implanter une voie de tram en Féronstrée et l’autre sur les quais rend pratiquement impossible le passage du tram vers Outremeuse. Par ailleurs, ce tracé disjoint sur plus d’un kilomètre est très coûteux et rend aussi impossible la création d’une antenne vers la place Vivegnis, où la SNCB envisage la réouverture d’un arrêt.

Mieux vaut pas de tram que ce tram-là, c’est ce que vous dites ?

Non, je dis simplement que ce n’est pas raisonnable d’investir un demi-million pour faire cette ligne. Avec cette somme on pourrait faire bien mieux. Je ne me fais pas d’illusion avec ce courrier mais le jour où les problèmes se poseront, je ne veux pas qu’on dise, ‘on ne savait pas’.

Vous dénoncez un manque de vision d’ensemble…

Le réseau de bus date de l’après-guerre, les déplacements ont changé depuis. Il faut repenser l’ensemble. Ce qui est grave, c’est que des personnes comme Willy Demeyer ou Jean-Claude Marcourt, qui devraient être les leaders dans ce dossier se contente de dire ‘on va faire le tram’ et en sont satisfaits. Le centre-ville va devenir tellement peu accessible avec ce tram que la ligne 2 deviendra nécessaire. « Pourquoi pas une union de la gauche ? »

Nous sommes à la mi-mandature… Quid de l’idée de remettre votre mandat en jeu ?

Je n’aurai aucun souci à partir car être conseiller dans l’opposition est assez ingrat et ma vie privée favoriserait mon départ mais il n’y a pas eu d’accord en interne. Sans entrer dans les détails, le travail effectué est celui d’une coopérative qui n’est pas de la gauche radicale. Mon souhait est que cela se poursuive, nous sommes producteur d’idées.

Vega sera au rendez-vous en 2018 ?

Personnellement, si je suis sur la liste en 2018, j’aimerais que ce soit une liste de large ouverture avec 10 ou 15 personnalités. Maintenant que Vega est présent au conseil, je pense qu’il faut se présenter de manière ambitieuse avec une volonté d’obtenir plusieurs sièges.

Une ouverture vers les autres partis est-elle envisageable ?

Ce qui doit être déterminant, c’est le fond. Et s’il y a moyen d’obtenir un bon accord avec Écolo… ou le PS, je ne suis pas contre. Pourquoi ne pas envisager une union de la gauche ?

L’idée ne va pas plaire en interne. Le PS ne fonctionne pas du tout de la même manière…

Je pense qu’on fait de la politique pour gouverner. C’est d’ailleurs ce qui nous différencie de l’extrême gauche. On peut s’opposer sans être dans l’outrance ou l’insulte. Vega, de par son poids plume, doit à mon sens être un catalyseur d’idées. À ce titre, le dialogue avec, notamment, Écolo et le PS, est indispensable. Ensuite, si des alliances sont possibles, ce que je souhaite, parce que la gauche ne va pas bien du tout, elles ne peuvent être basées que sur des projets.

Quels projets ?

Nous avons des propositions très claires, comme une régie communale des énergies vertes, gratuité ou quasi-gratuité du transport public ou mise en place d’un schéma d’urbanisme pour favoriser la densification qualitative de la ville, protéger les espaces verts et agricoles restant…

On reproche souvent que vos interventions n’ont pas leur place au niveau communal ?

Nous sommes aussi élus pour faire comprendre aux citoyens les différents enjeux des débats et, personnellement, je défends l’idée qu’il y a bien une autonomie communale à exploiter. Je suis par exemple intervenu au niveau de la pollution de l’air. Clairement ici, il y a un enjeu communal. Dès lors qu’on gère des routes, des plantations ou autres, il y a des choses à faire.

 

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