En matière de mobilité, le #PTB concentre sa campagne pour les élections communales sur la #gratuité du transport public (et aussi, dans son discours sur le terrain, sur le maintien de l’offre de parking voire la gratuité de celui-ci). Il me semble que ceci appelle quelques remarques.
Car la situation du réseau TEC liégeois est actuellement catastrophique. Vraiment catastrophique. Je reçois désormais plusieurs messages par jour d’usagers qui me racontent à quel point le réseau est en train de craquer de toutes parts et, en conséquence, à quel point leur quotidien est devenu compliqué. On ne compte plus les bus annulés. Les retards atteignent des niveaux effrayants. Les temps de parcours réels sont souvent plus lents qu’à pied. Et je ne parle même pas du confort des usagers, qui attendent le bus sous la pluie (les abris étant beaucoup trop petits), qui sont régulièrement comprimés comme des sardines, qui ne peuvent même pas accéder à une information correcte car l’application du TEC est loin de fonctionner correctement et subissent continuellement le mépris du TEC. Même les personnes qui ne prennent jamais le bus peuvent se rendre compte de la situation en comptant dans nos rues les bus affichant « complet ».
Or la condition de possibilité de la gratuité, la condition sine qua non, c’est de disposer de la capacité d’absorber de nouveaux flux de voyageurs. Comment ? Le plus facile, c’est quand le réseau est sous-utilisé (ce qui était le cas de la plupart des villes qui sont passées à la gratuité, comme Dunkerque, Aubagne ou Luxembourg). Mais on peut aussi ajouter de la capacité, en augmentant la taille du matériel roulant, les fréquences, ou ouvrant de nouvelles lignes,... Une autre manière d’ajouter de la capacité, c’est de réduire l’engorgement de la ville (ce qui évite aux bus de perdre du temps et optimise donc leur usage), mais ça, ce n’est pas compatible avec le maintien d’une offre de parking très importante dans le centre-ville, que défend régulièrement le PTB (tout en ayant un discours alambiqué sur la question).
Par conséquent, la top priorité, aujourd’hui, pour améliorer les conditions de déplacement des usagères et usagers, pour que le réseau TEC puisse en attirer de nouveaux — et donc le préalable à la gratuité, qui reste un objectif qui reste fondamentalement souhaitable à mes yeux —, c’est d’augmenter très fortement la capacité de notre réseau. C’est pour cette raison que, par exemple, PS & VEGA défendons la deuxième ligne de tram, entre Ans et Chênée, seule à même d’assurer une desserte correcte de quartiers aussi peuplés que Sainte-Marguerite, Outremeuse ou le Longdoz. Mais qu’a fait le PTB quand nous avons mis cette proposition fondamentale sur la table ? Il nous a flingué en séance publique du Conseil communal (c’était au mois de mai dernier).
Bref : comme dans beaucoup d’autres domaines, le discours du PTB n’est pas crédible en matière de mobilité. Il reflète une méconnaissance profonde du sujet et ne vise qu’à une séduction à court terme, mais ne mènera pas à une amélioration concrète du quotidien de la population.
Accessoirement, le transport public reste à ce jour une compétence régionale. Si les communes ont parfois leur mot à dire dans certains aspects de cette politique (l’organisation de l’offre au niveau local), ce n’est clairement pas le cas de la tarification. On aurait envie de suggérer au PTB de s’impliquer un peu plus dans le travail parlementaire wallon et un peu moins dans les vidéos sponsorisées sur Facebook et Instagram.
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