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Inondations : il reste du travail

Je viens de lire la polémique du jour dans La Meuse : un candidat « Les Engagés » — immédiatement désavoué par sa tête de liste — accuse dans un tract l’échevine Defraigne (qui a été bourgmestre faisant fonction pendant les premières heures de la crise) d’avoir délibérément sacrifié Kinkempois pour préserver le centre de Liège pendant les inondations de 2021.

Si je ne pense pas un instant que ces accusations sont fondées, je sais pas contre, pour y avoir passé beaucoup de temps, qu’il demeure, dans les quartiers touchés par les inondations, d’immenses questions sur la gestion de cette crise, des questions auxquelles la Commission d’enquête du Parlement wallon a insuffisamment répondu (sans compter le fait que les conclusions de ladite Commission ont été extrêmement peu vulgarisées et diffusées). Ce qui suscite, me semble-t-il, un sentiment amer largement partagé.

Et en effet, Kinkempois, mais aussi l’ensemble d’Angleur et Garde-Dieu, auraient probablement été beaucoup moins sévèrement touchés si l’écluse du canal de l’Ourthe n’avait pas été bloquée, provoquant le débordement dans les quartiers limitrophes de masses d’eau qui auraient plus facilement pu rejoindre la Meuse (même si celle-ci était très haute et que certains quartiers sont dans des cuvettes, ne l’oublions pas non plus). Pourquoi cette écluse est-elle restée fermée ? Probablement parce que son entretien était déficient. Et parce qu’il n’y avait plus d’éclusier (trop cher, paraît-il). Et parce que le SPW, responsable de cet équipement, n’a pas anticipé ce problème alors qu’on savait depuis des jours que l’inondation allait être terrible. Mais quelles leçons a-t-on tiré de ce problème ? Et quelles sanctions ont été prises contre les négligents ?

Quant à la station de pompage de Rénory, que le candidat complotiste de « Les Engagés » accuse à demi-mot l’échevine Defraigne de l’avoir sabotée (!), on sait qu’elle a été noyée par l’inondation : les pompes elles-mêmes étaient sous eau et il a donc fallu attendre que l’eau baisse avant de les remettre en route. La question qui se pose ici est de savoir si des dispositions ont été prises pour que ça fonctionne mieux si une nouvelle crue majeure devait avoir lieu : peut-être que cela a été fait (?) mais je ne trouve aucune communication de l’AIDE à ce sujet. Ce qui peut légitimement nourrir les inquiétudes des habitants.
Ajoutons à cela que beaucoup de personnes sinistrées se trouvent toujours, plus de trois après le drame, dans des situations personnelles (au niveau du logement, de la santé, etc) très compliquées et vous avez le cocktail qui permet à un candidat sans scrupule de surfer sur la souffrance et le ressentiment en racontant n’importe quoi.

Je pense donc que le nouveau Collège communal, qui s’installera après le 13 octobre, serait bien inspiré de refaire un point complet sur la situation, et en particulier :

a) Expliquer les leçons qui ont été tirées et les mesures qui ont été prises pour mieux protéger les quartiers vulnérables. Au besoin, mettre la pression sur le SPW et le gouvernement wallon pour que les investissements nécessaires soient réalisés.

b) Mettre en place un plan de résilience du territoire, qui permettra à la population de mieux se protéger si une nouvelle crue survient (il s’agit notamment de planifier une possible évacuation, de veiller à ce que toutes les personnes fragiles soient accompagnées, d’adapter les maisons pour qu’une crue y fasse moins de dégâts, etc).

c) Refaire le tour de toutes les personnes sinistrées pour voir où elles en sont et apporter du soutien là où c’est nécessaire (je salue au passage les organisations de bénévoles, notamment Côté solidarité, qui continuent à œuvrer, depuis des années).

Vous pouvez compter sur moi pour être attentif à ces enjeux si je suis réélu au Conseil communal.