J’avoue un certain étonnement à lire et entendre, ces derniers jours, des témoignages de solidarité à l’égard de MegaUpload, qui vient, comme chacun l’a lu et entendu, d’être fermé, ce jeudi, par le FBI, suite à une décision de la justice américaine. Je trouve par exemple étonnant que les « Anonymous » s’impliquent dans cette affaire : on se demande franchement s’ils n’ont pas de plus urgent combat à mener. Car, en fait, j’aurais plutôt tendance à considérer que la fermeture de « MegaUpload », tout treizième site le plus visité du monde qu’il ait été, est une bonne nouvelle.
Je ne vois en effet aucune raison de soutenir le modèle mis en place par Kim « Dotcom » (petit roitelet bouffi de beaufitude dont les médias nous livrent ces derniers jours de saisissants portraits) et ses copains — parmi d’autres exemples du genre —, qui relève de la pure prédation. Loin de toute visée culturelle, loin de toute logique d’émancipation des utilisateurs, loin de toute préoccupation pour les artistes, MegaUpload était juste un aspirateur à pognon (150 millions de dollars de recettes annuelles, quand même) au bénéfice de quelques escrocs internationaux. Point barre.
Défendons plutôt les pratiques d’échange non-commercial et les protocoles qui vont avec (BitTorrent, notamment, qui semble d’ailleurs connaître un certain regain d’intérêt suite à la fermeture de MU) couplée à des logiques innovantes de rémunération des artistes (licence globale, Flattr et autres). Organisons des copy parties en toute liberté : la redevance pour copie privée que nous payons sur tous les supports numériques nous y autorise, en toute légalité... Et exigeons une redistribution plus équilibrée des sommes collectées au nom du droit d’auteur.
Finalement, le seul truc vraiment flippant, dans cette histoire, c’est de voir la vitesse à laquelle se met en place une législation impériale mondiale, rendant possible une opération de police telle que celle à laquelle on vient d’assister ou, dans un genre similaire, l’extradition vers les USA d’un étudiant britannique qui n’y a jamais mis les pieds. La mise sous tutelle du système des noms de domaine par la justice d’un pays pose également question.
À lire : Megaupload : le cancer du pirate , RWW, juin 2010.
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