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Pourquoi VEGA n’a pas rejoint Ecolo : mes trois sous

Je dois bien constater que je ne peux quasiment plus sortir de chez moi sans que quelqu’un me demande pourquoi, pour les prochaines élections communales à Liège, la Coopérative politique VEGA n’a pas rejoint la liste d’Ecolo (« Vert Ardent »).

Comme je me dis que vous vous posez peut-être aussi la question, je rassemble ici les principaux éléments de la réponse que je donne quand j’ai un peu le temps de développer.

1) Est-ce que vous avez demandé aux militants d’Ecolo pourquoi ils n’ont pas rejoint la Coopérative VEGA (qui était également très ouverte et l’est d’ailleurs encore) ? Si vous ne l’avez pas fait : pourquoi ?

2) En dépit d’un certain nombre de divergences, nous avons proposé à Ecolo de travailler ensemble, dès l’automne 2016 (et nous avons rendu publique cette proposition et ses termes, histoire que tout soit bien clair). Parce que nous sommes convaincus que, lorsque c’est possible, il est toujours préférable de se regrouper pour peser dans le débat politique. Mais nous n’avons jamais eu l’occasion de tenir une réunion avec Ecolo (c’est-à-dire de parler projet, programme, idées). En fait, nous n’avons tout simplement pas reçu de réponse. D’après des informations reçues de multiples sources, notre proposition a fait l’objet d’un blocage sec et net dans les instances internes d’Ecolo (ce que nous respectons tout à fait pour autant que les choses soient clairement dites).

3) La base de toute alliance politique sérieuse, c’est un programme : au-delà de quelques principes très généraux, nous ignorons à ce jour quelles seront les orientations précises d’Ecolo/Vert-Ardent sur une série de points importants et/ou délicats (ce qui n’a pas empêché, soit dit en passant, Ecolo/Vert-Ardent de désigner ses premiers candidats). Et quand ces orientations seront connues, il sera trop tard pour discuter (en fait, il est probablement déjà trop tard).

4) Le bilan de VEGA au Conseil communal (celui de 2017 est ici) est presqu’unanimement considéré comme très bon (je n’arrête pas de croiser des gens qui me le disent, même si après il ne sont pas d’accord sur certains trucs). Sur de multiples dossiers emblématiques (le nucléaire, par exemple, tout dernièrement), c’est VEGA qui a marqué le point. Dans ces conditions, pourquoi vouloir que VEGA disparaisse au profit d’un attelage assez incertain ?

5) Nous sommes un peu échaudés par l’observation de la manière dont Ecolo a géré la plupart de ses participations à des majorités. Si les discours d’Ecolo sont très marqués à gauche dans l’opposition, nous n’oublions pas qu’Ecolo, en majorité, a voté tous les traités austéritaires européens (notamment le traité de Lisbonne et le traité budgétaire), plaidé ardemment pour la « libéralisation » du secteur de l’énergie, promu différents « Partenariats publics privés » (et notamment celui du tram, qui est une vraie catastrophe), soutenu de nombreux projets inutiles et destructeurs (autoroute CHB dans une version « light », centres commerciaux de Verviers, Namur ou Louvain-la-Neuve, Cristal Park de Seraing, etc). Nous constatons aussi qu’Ecolo n’a pas de problème à s’allier régulièrement avec la droite (Gouvernement « Arc-en-ciel », Amay, Namur, Waremme, Province du Brabant wallon, etc) et que cette hypothèse est d’ailleurs loin d’être écartée dans le cas de Liège.

6) Je suis convaincu que le mode de fonctionnement assembléiste de « Vert Ardent » n’est pas tenable dans la durée (en plus d’être très excluant pour toutes les personnes qui ne peuvent consacrer beaucoup de temps à la politique pour participer aux très longues réunions) et que ce processus semble dès lors condamné à produire beaucoup de déception (ce qui m’amène à avoir des doutes sur la capacité de « Vert Ardent » à jouer un rôle important dans la gestion de la Ville). À certains égards, on pourrait remarquer que « Vert ardent » semble vouloir reproduire des erreurs que nous avons nous-mêmes commises dans les premiers temps de VEGA.

7) Un des nombreux avantages du scrutin proportionnel (certes imparfait, puisque le système « Impériali » avantage un peu les grosses listes), c’est qu’il est encore possible de se réunir après l’élection, en formant une majorité. C’est d’ailleurs ce que VEGA souhaite : une majorité de gauche à la Violette en fin d’année. Il n’y a donc pas lieu de recourir à l’argument éculé du « vote utile ».

Et je suis bien sûr ouvert à la discussion sur tout ceci.