J’adresse ce jour le courrier suivant au bourgmestre de Liège.
Monsieur le bourgmestre,
De mois en mois, les données s’accumulent pour démontrer les dégâts considérables que produit sur la santé humaine la pollution de l’air. Cette semaine, c’est une étude de l’institut public « Santé publique France » qui évoque, en parlant d’une « estimation basse », 48.000 décès annuels dans l’hexagone consécutifs à cette nuisance (auxquels il faut ajouter les personnes victimes de maladies chroniques et d’autres atteintes à leur santé, encore beaucoup plus nombreuses).
Le phénomène touchant particulièrement les grandes villes, et Liège étant, de loin, le noyau urbain le plus dense de la Région (sans parler des caractéristiques topographiques et industrielles de notre agglomération, qui aggravent le problème), une attention particulière des autorités locales sur le sujet me semble nécessaire.
J’aimerais dès lors vous demander de réunir, avant les vacances d’été, une Commission générale du Conseil pour faire le point sur les enjeux relatifs à ce dossier.
Il me semblerait notamment utile d’y aborder les points suivants.
a) De quelle information dispose aujourd’hui la Ville concernant la pollution de l’air ? Cette information est-elle suffisante pour évaluer le risque de manière précise ? Y a-t-il des éléments qui empêcheraient que la Ville installe des stations des mesures complémentaires à celles de la Région, notamment pour mesurer les taux de pollution à l’échelle micro-locale (où les taux peuvent exploser en raison de la concentration des polluants mal ventilés) ? Ces mesures pourraient par exemple être utile pour déployer en priorité les bus hybrides dans les zones les plus gravement touchées.
b) La Région wallonne prend-elle suffisamment en compte la singularité métropolitaine dans le dossier ? Quel est l’état du dialogue entre la Ville et la Région sur le sujet ?
c) Le Collège a-t-il l’intention de présenter un plan d’ensemble de lutte contre la pollution de l’air, intégrant des mesures d’urgence et des mesures structurelles, dans les différents secteurs concernés ? Si oui, à quelles échéances et avec quels moyens ? Le Collège est-il prêt à prendre en considération des propositions en ce sens émanant de l’opposition ?
d) Envisagez-vous, en tant que garant de la sécurité publique, de prendre des mesures d’urgence pour protéger la santé des citoyens de la Ville face à cette menace désormais bien identifiée ? Je pense notamment aux situations de pics de pollution, même si l’étude citée plus haut signale clairement que c’est l’exposition chronique qui est la plus dommageable, y compris à des taux relativement bas.
Je vous remercie pour le suivi que vous réserverez à la présente,
François Schreuer
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