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Interpellation

Des bureaux partagés à côté des nœuds de transport en commun ?

L’interpellation que j’adresse au Collège lors du Conseil communal de ce lundi 24 février porte que la mise en place de structures facilitant le télétravail ou le coworking, à côté des principales gares situées sur le territoire communal.

Monsieur le bourgmestre, Mesdames et Messieurs les échevins,

Avec la centralisation des structures de service observées ces vingt dernières années (je pense notamment au secteur bancaire qui a regroupé à Bruxelles un grand nombre d’emplois jusqu’alors localisés au niveau régional ; ou aux bureaux de l’administration fiscale qui ont récemment fait l’objet d’un important plan de rationalisation), très nombreux sont les Liégeoises et les Liégeois à devoir faire, chaque jour, pour travailler, un long déplacement vers les pôles d’emploi bruxellois, namurois ou d’ailleurs.

Avec l’engorgement croissant du réseau routier, notamment autour de Bruxelles, avec la dégradation continue du service de transport en commun offert par la SNCB (on vient d’apprendre que de nombreuses liaisons ferroviaires allaient voir leur temps de parcours allongé), cette navette quotidienne a tendance, pour beaucoup d’entre eux, à devenir une véritable galère quotidienne, encore amplifiée pour celles et ceux qui ont des enfants à aller rechercher à la crèche ou à l’école.

Si la décentralisation de l’implantation des entreprises privées et des administration est une réponse souhaitable et structurelle, qui profitera, à mon sens, autant à Bruxelles qu’aux métropoles régionales — je me réjouis à cet égard de la possibilité, évoquée ces jours-ci, de voir l’AWEX s’implanter à Liège —, une organisation plus décentralisée du travail doit également figurer à l’ordre du jour. Si le télétravail à domicile est de plus en plus pratiqué et apprécié par ceux qui le pratiquent — avec des conséquences positives pour les travailleurs, les employeurs et la collectivité —, il présente aussi certains inconvénients qui rebutent certains travailleurs et employeurs.

Une formule intermédiaire a donc des raisons de se développer : des espaces de travail polyvalents (aussi bien des espaces de travail individuel que des salles de réunion), bien équipés (notamment de toutes les technologies numériques utiles) et décentralisés dans lesquels des travailleurs ou de petites équipes puissent se réunir un ou deux jours par semaine, à proximité de leur domicile, plutôt que de faire un long déplacement, avec des formules de location adaptées au besoin de ces nouveaux utilisateurs.

Je n’ignore pas que différentes expériences pilotes de lieux de « coworking » existent d’ores et déjà à Liège, notamment « la forge » , qui a été mise en place avec le soutien de la SPI. Je ne doute pas non plus que le secteur privé sera amené à mettre en place certains projets de cette nature dans un avenir proche. Je pense cependant que l’offre actuelle reste très insuffisante — tant en qualité qu’en quantité — et que les pouvoirs publics ont un rôle à jouer dans la promotion de ce type d’alternatives, qui contribueront à la fois à relocaliser à Liège des emplois et à réduire la problème considérables de mobilité que connaissent nos régions.

J’aimerais dès lors inviter le Collège à profiter du contexte favorable — les abords de presque toutes les gares liégeoises sont actuellement en cours de bouleversement urbanistique : Guillemins, Palais, Angleur , Bressoux ,… — pour favoriser l’implantation en ces lieux stratégiques de telles structures, en prenant une initiative publique en la matière, ou en impliquant des acteurs tiers en vue de favoriser la réalisation de tels outils.

Le Collège pourrait-il m’indiquer les réflexions qui sont en cours à cet égard et me dire s’il est prêt à prendre des initiatives dans le sens ici proposé ?

Je vous remercie.