À quand des damiers jaunes sur les grands carrefours liégeois ?

Monsieur le bourgmestre,

Les derniers mois ont été marqués par un accroissement sensible des embouteillages sur nos principaux axes de circulation automobile. Si l’on en croit les organisations d’automobilistes, de nouveaux records ont été battus et Liège figure, selon différents classements, à la troisième place des villes les plus embouteillées du pays, après Bruxelles et Anvers.

Cette situation a de multiples conséquences dommageables : accroissement de la pollution de l’air et du bruit, stress généralisé qui favorise les prises de risques et les comportements impulsifs, perte de temps et d’argent pour les usagers de la ville, déficit d’image, engluement des bus dans la circulation, ce qui désarticule gravement certaines lignes importantes et coûte énormément d’argent, en immobilisant chauffeurs et matériel roulant, argent qui pourrait être bien mieux utilisé. Et ainsi de suite.

Je suis de ceux qui pensent — au vu de la part modale démesurée que continue à connaître la voiture individuelle — que la réponse à cette situation se trouve structurellement dans un rééquilibrage du cocktail de mobilité, en direction des transports publics et des modes doux. Cela passera fondamentalement par des investissements importants dans le transport en commun, par une meilleure gestion de celui-ci ou par des choix différents que ceux qui prévalent actuellement dans l’usage de l’espace public.

Cependant, un phénomène bien particulier aggrave notoirement la situation : il s’agit du non-respect, devenu quasiment systématique, de la règle qui prescrit l’interdiction de s’engager dans un carrefour si l’on ne dispose pas de la possibilité d’en sortir facilement. Cette incivilité, bien que banale, a de grandes conséquences sur la fluidité du trafic. Dans les cas les plus extrêmes, elle peut bloquer purement et simplement un carrefour pour plusieurs phases de feux, répercutant l’embouteillage en amont, parfois sur de très longues distances.

Il existe une signalétique qui permet de rappeler aux conducteurs cette règle du code de la route. Il s’agit des damiers jaunes peints sur le sol des carrefours.

J’aimerais savoir si le Collège communal a déjà envisagé de mettre en place cette signalétique sur les carrefours les plus problématiques du réseau viaire communal ? Je pense notamment aux carrefours situés au pied des ponts et à ceux où des bus sont régulièrement bloqués. Si ce n’est pas le cas, pourriez-vous envisager de recourir à ce dispositif, idéalement en l’accompagnant d’une campagne d’information auprès des usagers du réseau. Le coût d’une telle mesure serait limité et sa contribution à la civilité pourrait, j’en suis convaincu, se révéler considérable.

Je vous remercie, Monsieur le bourgmestre, pour la réponse que vous voudrez bien me faire à

François Schreuer
Conseiller communal de la Ville de Liège