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« Couloir du XX Août » : une réalisation qui laisse à désirer

Les Liégeoises et les Liégeois observent, depuis quelques jours, les travaux visant à créer un couloir cyclable entre l’évêché et le pied de la passerelle Saucy, via la place du XX Août.

Si ce tronçon est sans le moindre doute bien nécessaire pour compléter le réseau cyclable liégeois, faisant suite à la réalisation des nouveaux quais, sa réalisation, décidée — et dessinée — de façon précipitée, à quelques encablures d’une importante échéance électorale, me laisse franchement dubitatif voire inquiet.

Dubitatif parce que l’ensemble des places entourant l’université (XX Août, Cockerill et Quai-sur-Meuse), qui sont actuellement réduites à un statut de parking semi-sauvage et demeurent extrêmement mal organisées, ont de toute évidence besoin d’une très sérieuse mise à niveau et d’une approche d’ensemble, visant à donner de l’espace aux piétons — ce serait quand même bien le moins de dégager un espace piétonnier de qualité entre l’entrée du théâtre et celle de l’université —, à permettre des plantations, à ouvrir l’université sur la ville (notamment au niveau de sa cafétéria, qui donne sur la place Cockerill), à donner de la place aux terrasses,.... Diverses études ont d’ailleurs été menées en ce sens, restées lettre morte jusqu’à ce jour.

Loin d’amorcer une refonte de l’espace public, les travaux en cours semblent aggraver le désordre qui y règne, ne touchent en rien au stationnement automobile, n’organisent même pas de façon correcte le flux automobile qui s’écoule aujourd’hui de façon un peu aléatoire à travers la place du XX Août. Une occasion manquée de plus.

Le Collège communal répondra sans doute qu’il n’a pas les moyens d’aménager ces places (c’est déjà le motif qu’il avait avancé pour justifier la création d’un parking sous la place Cockerill par le secteur privé, heureusement repoussé). C’est faux : comme cela a par exemple été démontré par urbAgora l’année passée, lors des fêtes de la musique, un aménagement léger de la place Cockerill, en consacrant la grande esplanade pavée à d’autres fonctions que le parking (voire en détournant le trafic par les rues de la Régence et de l’Etuve pour dégager complètement la place), pourrait déjà changer énormément de choses. Il n’en coûterait que quelques potelets, bancs et bacs de fleurs.

Je suis aussi inquiet parce que ces travaux vont de toute évidence aggraver le goulot d’étranglement situé devant l’université, où se retrouvent quatre flux automobiles sortant de la ville (Place Cockerill, Rue de l’Étuve, Rue de l’Université et Rue Charles Magnette), lesquels desservent une demie-douzaine de parkings (Saint-Paul, Cathédrale, Magnette, Saint-Denis, Opéra, Saint-Lambert), ce qui devrait, dès ce lundi, jour de rentrée scolaire, et plus encore à la rentrée universitaire, provoquer un embouteillage homérique. Cela n’était pas nécessaire et ça va immanquablement attiser la conflictualité entre automobilistes et cyclistes — c’est-à-dire le danger que ces derniers encourent globalement dans la ville.