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Réaction à l’accord budgétaire fédéral

Je suis consterné à la lecture des principaux termes de l’accord budgétaire qui vient d’intervenir au fédéral. Comment peut-on encore mettre à la contribution la SNCB, alors que la qualité du service est aussi mauvaise et que les défis (en particulier climatique) sont à ce point importants ? Quel est l’objectif ? Relancer la consommation de voitures et de pétrole ? On notera cependant, pour la fine bouche, que la gare Calatrava de Mons n’est quant à elle pas menacée. La coopération au développement est déjà d’ordinaire le parent pauvre des budgets publics. Ça n’empêche pas de réduire encore les crédits qui lui sont alloués. Les CPAS – déjà en situation critique dans pas mal d’endroits – perdent 37 millions. Pour le CPAS de la Ville de Liège – dont les équipes et les usagers ont à s’accommoder de conditions de travail et d’accueil gravement insuffisantes -, ça va faire combien en moins pour travailler ? 500.000 EUR, 1 million ? Le gouvernement affirme « mettre fin à des abus en matière de déductions d’intérêts notionnels ». Ah bon ? Pour combien ? 30 millions d’euros. On mesurera le sens de l’euphémisme de notre bon Elio quand on saura que ces intérêts notionnels coûtent plusieurs MILLIARDS par an à la collectivité.

Non, Monsieur Di Rupo, tous les Belges n’évaluent pas la (désespérante) action de votre gouvernement à la seule aune – myope – de leur « pouvoir d’achat » (qui diminue aussi, au demeurant). Nombreux sont vos concitoyens à souhaiter que cette « crise » soit l’occasion de redistribuer les cartes dans le sens d’une plus grande justice sociale, de construire des services publics forts et efficaces pour garantir le minimum à tous, d’imaginer de nouveaux droits démocratiques et d’amorcer la transition vers une société plus sobre et plus apaisée,… et pas de racler jusqu’à l’os comme vous le faites dans le quotidien du plus grand nombre pour maintenir les privilèges d’une toute petite élite hyper-protégée.