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Compte-rendu

Débrief du Conseil communal du 12 novembre 2013

Voici les principaux points sur lesquels je suis intervenu lors du Conseil communal du mardi 12 novembre 2013.

Points 11 et 12 – Subventions à deux clubs de football (vote CONTRE)

Je me tiens à ma ligne habituelle : pas de subventions à des sociétés anonymes. Si des actions d’intérêt public de ces clubs (formation des jeunes, action dans les quartiers, etc) justifient un soutien de la Ville, la création d’ASBL dédiées à ces actions me paraît indispensable pour garantir la distinction comptable entre l’activité lucrative et ce qui relève d’autres enjeux.

La situation est particulièrement litigieuse dans le cas de la SA Standard de Liège, puisque celle-ci a versé des dividendes démesurés à son (presque) unique actionnaire cette année. La Ville de Liège contribue-t-elle à financer les dividendes de M. Duchâtelet ? On peut se le demander et ce ne serait pas acceptable.

J’ai bien pris note des explications données en Commission sur ce dossier. Elles sont loin d’être satisfaisantes. Je voterai donc contre les points 11 et 12.

Point 26 – site web de la Ville / intercommunale IMIO (vote CONTRE)

Voilà une bonne nouvelle, qu’on s’occupe enfin du site web de la Ville , qui en a bien besoin. Il y a d’ailleurs des aspects intéressants dans le projet de délibération (pdf) qui nous est soumis, mais on est très loin de ce qu’on pourrait attendre sur un tel dossier. Je relève l’absence d’un cahier des charges, qui semble indispensable sur un dossier de cette ampleur.

Car elle est bien loin l’époque où le web n’était qu’une vitrine, et où la réalisation d’un site web n’engageait pas plus d’enjeux que celle d’une petite brochure papier.

Le web est non seulement l’une des principales interfaces qui existent aujourd’hui entre le citoyen et les autorités communales. C’est aussi devenu – ou plutôt : ça doit devenir – un outil de travail, interfacé avec les différents services communaux.

Je note, à titre d’exemples, une série de manquements, qui devraient, je pense, faire l’objet du cahier des charges dont je demande la rédaction. Quid de l’Open Data ? Quelles données l’autorité communale entend-elle rendre disponibles ? Selon quelles procédures ? Et avec quels standards de codage de l’information ? Il n’en est rien dit dans ce projet de délibération. Faut-il en conclure qu’aucune réflexion n’est menée sur ce sujet ? La question de l’accessibilité des données, notamment pour les navigateurs texte et les synthétiseurs vocaux utilisés par les personnes malvoyantes n’est nullement abordée. Elle est pourtant indispensable si l’on souhaite donner accès au site web au plus grand nombre possible de nos concitoyens. Je signale pour mémoire que, pas plus tard que cette semaine, le site de la Ville diffusait une offre d’emploi au format… JPG. E-administration. On en est actuellement à un degré plus que minimal. Pour toute une série d’actes administratifs, une informatisation permettrait pourtant de simplifier la vie des citoyens et de soulager la charge de travail du personnel communal. Là encore, pourquoi ne pas aborder cette question ? Streaming du Conseil communal ? Une première expérience positive a été menée. On n’en trouve nulle trace dans le projet que vous nous soumettez. Faut-il comprendre que vous n’avez pas l’intention de rendre structurelle la diffusion du Conseil en ligne ? De même en ce qui concerne les délais de mise en ligne d’un certain nombre d’informations, notamment les comptes-rendus des conseils communaux, aujourd’hui beaucoup trop lents. Dispositifs d’interaction avec les citoyens. De multiples exemples – très divers – existent dans d’autres villes, en Belgique ou ailleurs. On pourrait en parler longuement, mais je me contente de noter que rien n’est envisagé ici. De manière générale, je ne note aucune réflexion sur l’architecture générale des services web, sur l’utilisation du domaine liege.be et des autres domaines utilisés par la Ville, sur la création de sous-domaines permettant d’améliorer la lisibilité du web communal, etc.

Un débat serait à mon sens opportun et nécessaire avant tout vote.

Dernière chose : quel est le budget de l’opération ? Ce n’est pas très clair. La prise de 100 parts dans l’intercommunale (soit 37 000 EUR) couvre-t-elle l’investissement ? Ce serait étonnant, mais aucune autre transaction financière n’est évoquée dans la délibération.

Réponse du Collège (je cite) : « Merci Monsieur Schreuer, nous notons votre vote négatif. Point suivant. »

Point 34 – Amiante

Je constate que la liste des bâtiments visés dans la délibération n’est pas disponible sur la plate-forme informatique. Cette information devrait figurer dans les informations qui sont accessibles aux conseillers. Je souhaiterais des précisions sur les bâtiments qui sont concernés avant qu’on ne passe au vote.

Réponse du Collège : « Vous n’aviez qu’à vous renseigner avant au secrétariat communal ».

Point 35 – Holding communal

Voir par ailleurs.

Point 38 – Règlement sur le stationnement (vote CONTRE)

VEGA est favorable à une modification profonde des équilibres en matière de mobilité, visant à améliorer l’accessibilité de la ville – de son centre comme de ses quartiers – pour toutes et tous. Cette modification passera, selon nous, par une baisse du prix des transports en commun, allant jusqu’à leur gratuité. Cette politique pourrait légitimement se financer en taxant davantage l’automobile là elle est utilisée à mauvais escient – et en particulier là où il existe des alternatives plus rationnelles et ayant un impact moindre sur l’espace public et la qualité de vie des habitants de la ville.

Ce n’est pas du tout ce que le Collège nous propose. Le projet de règlement qui nous est soumis (pdf) n’a qu’une seule finalité : renflouer le budget, sans autre perspective.

Pour légitimer une augmentation importante du prix du stationnement, il est nettement préférable si pas indispensable d’augmenter significativement l’investissement dans les solutions de mobilité alternatives à la voiture, notamment les infrastructures pour le vélo ou les transports en commun. Loin de là, on assiste, année après année, à une augmentation du tarif des transports en commun qui plombe inexorablement le budget des ménages populaires.

Plus grave encore, certains publics particulièrement fragiles sont ignorés dans ce texte. C’est en particulier le cas des travailleurs – et surtout des travailleuses, car ce sont en bonne partie des femmes – qui doivent se déplacer plusieurs fois par jour : aides ménagères, aides familiales, personnel médical et paramédical,… Leurs horaires (qui commencent souvent très tôt) et leurs lieux de travail multiples ne leur permettent pas de se déplacer autrement qu’en voiture. Ces travailleurs et travailleuses contribuent notamment à l’autonomie des personnes âgées ou malades – et jouent de ce fait un rôle d’utilité publique. Souvent, ces personnes travaillent dans un cadre (je pense en particulier aux sociétés de titres services) qui ne prévoit aucune prise en charge des coûts de stationnement, lequel est donc à la charge de ces personnes et peut représenter une part très substantielle de leur rémunération horaire.

Je propose donc un amendement, formulé de la manière suivante (et dont je laisse la numérotation à votre sagacité) :

« Art 26. Les professionnels de la santé et de l’aide aux personnes (personnel médical et para-médical, aides familiales, aides ménagères,…) et qui travaillent pour des périodes courtes au domicile de leurs clients peuvent bénéficier d’une carte de parking gratuite délivrée par l’administration communale. Cette carte, qui doit être utilisée avec un disque de stationnement, autorise une période de stationnement gratuit de trois heures sur toutes les places de parking situées sur le domaine public, à l’exception des emplacements réservés aux personnes handicapées. »

Cet amendement a été rejeté par la majorité (mais soutenu par tous les partis de l’opposition).

Question orale

Je suis revenu sur les travaux à répétition qui ont eu lieu, de nuit, dans le quartier de la rue du Coq, à propos desquels j’ai déjà interrogé le bourgmestre à plusieurs reprises en commission. Le bourgmestre m’a promis une réponse écrite, tout en indiquant que ces travaux n’avaient été signalés ni par l’entreprise ni par la police.