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Fin du Noctambus : et encore un peu plus de « chacun pour soi » !

Après 26 années de fonctionnement, l’opération « Noctambus » du nouvel an ne sera pas reconduite cette année. Pour « raisons budgétaires », explique-t-on à la SRWT.

Cette décision touche très particulièrement l’agglomération de Liège, puisque la moitié des utilisateurs wallons de cette formule étaient liégeois. L’année dernière, c’est pas moins de 20 000 personnes qui, dans notre seule ville (40 000 au total en Wallonie) ont pu être véhiculés en toute sécurité le soir du réveillon. Avec le Noctambus, boire un verre (ou deux) et se déplacer en sécurité et sans se ruiner, c’était possible ! Ça ne l’est plus !

Cette décision parait donc éminemment regrettable. On espère vivement que, malgré cette mauvaise décision, la prudence sera de mise chez tous les conducteurs et que nous n’aurons pas à déplorer de nouvelles victimes de la route, demain matin. On espère aussi que personne ne sera surpris de l’absence des Noctambus, car l’information n’est guère diffusée (la brève qu’on peut lire sur le site InfoTec est même particulièrement ambiguë à ce sujet).

Si elle ne constitue certes pas le recul le plus décisif du service public auquel nous soyons confrontés — face, par exemple, aux fermetures de gares SNCB —, elle témoigne d’une réelle régression sociale.

Face à la pauvreté et à la précarité, qui touchent de plus en plus nombreux d’entre nous, face à l’urgence écologique, le transport public devrait être largement développé, soutenu, étendu, repensé, amélioré,… en ce qu’il constitue fondamentalement une réponse à la prétendue « crise », c’est-à-dire à la fuite en avant généralisée dans laquelle nous sommes collectivement engagés.

Se déplacer en commun coûte moins cher individuellement, collectivement, et aux générations futures. L’austérité qui consiste à réduire dans les dépenses collectives au nom de soi-disant économies nous amène en fait à dépenser plus et moins bien – individuellement, collectivement, aujourd’hui comme dans l’avenir.